10 jours dans le Kansaï, partie 2 : Kyōto & Nara

Salutations à toutes et tous ! Vous êtes toujours là ?

En ce qui me concerne, actuellement dans un train couchette, je profite des 7h de voyage pour rédiger cette partie 2 avant que ma mémoire de poisson rouge n’en efface la substance.

Dans ce seconde volet, nous nous retrouvons avec ma petite sœur dans le Kansaï. Après avoir parcouru les rues illuminées d’Osaka, et rechargé nos batteries spirituelles à Koyasan, nous prenons la direction de les prochaines villes incontournable de la région : Kyoto & Nara. Vous êtes prêts ? On y va !

Kyōto, de l’autre côté du miroir

Bien qu’accessible en à peine plus de 30min en train depuis Osaka, Kyōto n’a, à première vue que peu de ressemblances avec sa soeur jumelle. Là où Osaka semble concentrer la vie nocturne et l’esprit festif, Kyōto fait plutôt figure de carte postale culturelle du Kansaï.
La ville est ainsi remplie de nombreux temples, à l’entrée souvent payante. Pour cause, ces derniers sont l’attraction touristique numéro un à Kyōto. Il faut reconnaître que la plupart sont particulièrement grandioses.
Le premier que j’ai pu visiter est le temple Hongan-ji qui a la particularité d’être séparé en deux, Est & Ouest. La visite est gratuite, et la partie Est comporte même une petite galerie. Cette dernière permet d’en apprendre plus sur le pèlerinage entre les temples bouddhistes. Lors de notre visite dans ce temple, la neige s’est mise à tomber abondamment, pour une belle ambiance d’hiver.

Sur ces photos, on aperçoit d’ailleurs la tour de Kyōto. Elle offre un point de repère dans le paysage de la ville. Haute de 131m, il est possible de la visiter pour profiter d’un point de vue sur la ville. Du fait de son aspect moderne, elle a par ailleurs suscité quelques controverses, car elle tranche avec l’ambiance plus historique de la ville.

Nous avons ensuite continué notre exploration des différents temples de la ville. Gare aux trottoirs gelés ! Heureusement, la météo nous a été très favorable. 

Le soleil hivernal a ainsi donné au temple suivant, le Chisakuin, une atmosphère très paisible. Ce temple, plus méconnu, comporte cependant un beau jardin pittoresque, qui malgré l’hiver était très agréable. Les boutons des fleurs de pruniers étaient prêts à éclore, et laissaient présager une jolie floraison printanière

Pour un bon bain de foule, nous avons pris la direction du temple Kiyomizu-dera. Passage obligé dans la ville, il nous a permis, malgré le monde, de profiter d’une vue saisissante sur son architecture et sa pagode impressionnante. Comme la plupart des pagodes et châteaux au Japon, il vaut mieux l’apprécier de l’extérieur.
En contrebas de ce temple serpentent les célèbres ruelles de Sannenzaka et Ninnenzaka. Bordées de maisons en bois anciennes, elles fourmillent de touristes. Ces derniers viennent profiter de la myriade de commerce, proposant souvenirs et nourriture de rue. De fait, la circulation peut y être difficile, même hors saison comme ici en février.
En se levant tôt, il est probablement possible d’éviter un peu la foule, et d’apprécier un peu plus l’atmosphère de ces rues. 

En continuant de suivre ces rues en direction de la rivière Kamo-gawa, vous arriverez dans un quartier qui sera peut-être une de mes plus grosses recommandations. Il s’agit de Miyagawa-chô, l’un des 5 quartiers de geishas de Kyōto. Effet de saison, ou coup de chance, j’y ai trouvé les ruelles magnifiques et d’une sérénité impressionnante. Déambuler seul dans ces rues, découvrir leurs petites boutiques, et même avoir la chance d’apercevoir une geisha, est un plaisir trop rare pour ne pas en profiter dans une des villes les plus hyper-touristiques du pays.

En remontant vers le Nord, nous avons atteint le quartier de Gion. Beaucoup plus connu, je vous conseille de le visiter en heures creuses pour en profiter. Il offre cependant de belles rues et une ambiance typique de la ville, qui a fait sa renommée dans le monde.

Kyōto est définitivement une ville où se perdre dans les rues peut être récompensé. Cependant, il est normal de vouloir tirer profit au maximum de son temps sur place, et donc de vouloir explorer les lieux les plus emblématiques de la ville. Dans notre cas, ça a été le château d’or, Kinkaku-ji, et le célebrissime Fushimi Inari Taisha.

Pour le premier, il semble qu’une visite matinale permette déjà d’éviter une partie de la foule. N’hésitez pas à passer les premiers virages dans le parc pour dépasser les attroupements, et vous pouvez ainsi prendre quelques photos plus loin sans vous marcher dessus.

Pour rejoindre le sanctuaire aux milliers de Toris, de petits trains locaux ou des bus vous y emmèneront sans problème. Conseil de professionnel : ne faites pas comme nous, et re-vérifiez bien les détails de votre train vers le sanctuaire. Un aller simple express pour Osaka est vite arrivé. (On en peux pas être au top tout le temps ok).

Une fois arrivé à bon port, vous remarquerez comme nous que la foule est omniprésente. Cependant, les jambes du touriste étant faibles par nature, il y a moins de monde au sommet ! Je vous conseille donc de prendre de la hauteur (dans votre vie aussi, tant qu’à faire), et de vous perdre dans les petites allées pour profiter de l’ambiance unique de ce lieu d’exception.
Cela étant dit, ma grosse recommandation est de visiter le sanctuaire… de nuit. Je ne sais pas si cette information est très connue des touristes en général, mais le sanctuaire, contrairement à de nombreux autres lieux de Kyōto, ne ferme pas !
Ainsi, éclairé par les lueurs des lanternes tōrō, vous pourrez profiter d’une promenade tranquille et magique sous les toris vermillons, en admirant les lueurs de la ville au sommet. Un vrai bon plan selon moi.

Nara, ses cerfs, mais pas que !

Rejoindre Nara depuis Kyōto est une expédition sur une journée, classique des voyageurs dans la région.  Voyons comment nous pouvons touister ça un petit peu.
En arrivant à Nara, la plupart des personnes remontent la rue commerçante principale pour rejoindre le parc iconique.
Cependant, je vous conseille plutôt de rejoindre les petites ruelles du quartier historique de Naramachi, non loin de là. Elles permettent de profiter d’une très belle ambiance, et de découvrir l’histoire de la ville au passage. Pour cela, je vous conseille notamment la visite de la maison Nigiwai-no-le. Elle est gratuite et vous en apprendrez beaucoup sur l’architecture japonaise dans les maisons seigneuriales de l’époque.

En rejoignant le parc, vous serez littéralement entouré des célèbres cerfs de Naha. Ils vous suivront pour réclamer les shika senbei, petits gâteaux aux céréales vendus ci-et-là à leur attention. Ils semblent avoir appris à incliner la tête poliment pour en demander, n’hésitez pas à leur faire travailler ce petit tour. (Il ne faudrait pas qu’ils se complaisent dans leur célébrité !)

Les cerfs de Nara : Plus qu’une attraction, un héritage sacré

Impossible de visiter Nara sans croiser ses habitants les plus célèbres : les cerfs en liberté qui déambulent paisiblement dans le parc. Mais saviez-vous qu’ils ne sont pas là par hasard ?

Selon la légende, l’un des dieux protecteurs de la ville, Takemikazuchi, serait venu du sanctuaire de Kashima (au nord-est de Tokyo) en chevauchant un cerf blanc. Depuis, ces animaux ont été considérés comme des messagers divins et ont bénéficié d’une protection sacrée pendant des siècles. À l’époque féodale, tuer un cerf pouvait même être puni de mort !

Aujourd’hui, bien qu’ils ne soient plus vénérés comme des divinités, ils restent un trésor national protégé.

🦌 Fun fact : Chaque année en octobre, un rituel appelé « Shika no Tsunokiri » (la coupe des bois des cerfs) est organisé. Cette tradition remonte au XVIIe siècle et permet de limiter les risques d’accidents entre les cerfs et les visiteurs. Les bois sont coupés de manière totalement indolore par des gardiens vêtus de costumes traditionnels, sous les yeux amusés des spectateurs.

Une fois dans le parc, n’hésitez pas à rejoindre le sanctuaire kasuga-taisha. Malgré le monde, les lieux sont assez vastes et nous avons profité d’une sympathique balade dans la forêt, et de beaux chemins de pierre encadrés par des lanternes recouvertes de mousse.

Lors des beaux jours, il est possible de marcher deux heures de plus pour atteindre le mont Wakakusa, et un beau point de vue sur Nara. Cette randonnée n’étant pas accessible en février, nous nous sommes contentés d’une descente relaxante avant de rejoindre tranquillement le parc.

Conclusion des 10 jours

Cela faisait longtemps que je n’avais pas remis ma casquette de touriste à plein temps ! Essayer de tout voir dans un laps de temps donné, c’est plutôt éreintant.
Au final, 10 jours dans le Kansaï, c’est à la fois suffisant pour s’immerger un peu plus en profondeur dans les grandes villes du pays, mais c’est aussi trop court pour vraiment en explorer tous les recoins.
Kyōto en particulier, est une ville où j’ai ressenti qu’un séjour plus long serait intéressant pour creuser sous la couche touristique et apprécier la ville et ses secrets.

Pour les prochaines semaines, je fais exceptionnellement quelques infidélités au Japon. Je rejoins en effet Maria pour 3 semaines au Vietnam, pour un changement d’ambiance total ! Vous l’aviez compris en lisant l’intro, j’y suis au moment de l’écriture de cet article. Je ne sais pas encore comment je vais documenter ces aventures, mais ce sera de toute façon via ce blog et instagram, comme d’habitude !

D’ici là, portez vous bien, le printemps arrive !

またね
Antoine