Salut tout le monde, comment allez vous ? Attendez-vous le printemps avec impatience ?
En ce qui me concerne, j’écris ces lignes sous 38 degrés au Vietnam, je sue, je sue… Mais on ne va pas se plaindre !
Je me suis, en effet, accordé une petite infidélité au Japon pour 3 semaines. J’ai rejoint Maria à l’aéroport d’Hanoi, au Vietnam, pour un périple vers le Sud, à la découverte de ce pays. C’est une grosse nouveauté pour moi, car autant, j’avais quelques familiarités avec la culture et la langue japonaise avant d’y atterrir, autant mes connaissances sur le Vietnam s’approchaient de zéro.
Ces 3 semaines seront couvertes dans cet unique article, que je vais alléger afin qu’il soit digeste. Après tout, il s’agit un peu de vacances dans mes vacances, donc pas de pression…
Sans plus attendre, découvrons donc ce pays ensemble, en images !
La jungle urbaine d’Hanoi
Hanoi est la capitale du Vietnam, et un passage obligé pour qui souhaite découvrir sa culture et son histoire.
La ville est célèbre pour son quartier historique, marqué par l’histoire coloniale. Une des premières choses qui m’a (presque littéralement) frappé lors de mon arrivée, c’est le niveau sonore. Par rapport au Japon et son calme, Hanoi est une cacophonie constante de bruits de moteurs, klaxons, et cris en tous genres. La transition était certes un peu brutale, mais cette ambiance survoltée est tellement représentative de la ville qu’on finit (presque) par l’apprécier. La ville est en fait l’incarnation même de l’expression ‘joyeux bordel’.

En marchant au détour de certaines ruelles, on peut toutefois trouver un calme relatif. J’ai pu alors apprécier les anciens bâtiments décrépis, mais charmants qui les bordent.


Marcher dans les rues est parfois un défi, car il faut esquiver les scooters et les vendeurs de street food ambulants. J’ai d’ailleurs trouvé cette dernière particulièrement délicieuse. Souvent basée sur des nouilles de riz en soupe, accompagnée de viande grillée ou de produits de la mer, elle est nourrissante et très bon marché.

Mis à part les balades dans le vieux quartier, la ville offre quelques temples à explorer, et quelques curiosités, comme la fameuse ‘rue du train’. Cette dernière, popularisée récemment via les réseaux sociaux, est une rue extrêmement étroite dans laquelle roule un train de voyageurs plusieurs fois pas jour. Avant son passage, les touristes se pressent dans les cafés à quelques centimètres des rails, et s’extasient du souffle du train qui les frôle. Une expérience amusante, qui ne coûtera que le prix (forcément un peu gonflé) d’une bière ou d’un café.

Les paysages mystiques de Sa Pa
Après quelques jours à Hanoi, si vous êtes comme moi et que le calme est un facteur essentiel à votre équilibre mental, vous aurez besoin d’une porte de sortie.
Une destination populaire est la province de Sa Pa dans laquelle nous avons passé 3 jours. Située au Nord-Ouest du pays, il est possible de s’y rendre en train-couchette pour un long trajet de 8h.
Une fois sur place, nous avons été accueillis par de magnifiques rizières en terrasses. Elles surplombent avec splendeur la vallée de Muong Hoa. Malgré la saison un peu fraîche, ces dernières étaient fréquemment couvertes de brume pour une ambiance mystique digne des plus grands films d’aventure.

La région est célèbre, car la population est majoritairement constituée d’anciennes tribus vietnamiennes, telles que les Hmong, les Tay et les Dao. Ces dernières vivent désormais majoritairement du tourisme, par exemple en guidant les voyageurs en randonnées. Ces promenades sont de fait scéniques et impressionnantes, entre forêts de bambous sauvages, rivières et vallées profondes.

La ville de Sa Pa est également célèbre pour l’ascension du mont Phan Xi Păng, ou Fansipan. Située à 9 km au sud-ouest de la ville de Sa Pa, dans la province de Lào Cai, au Nord-Ouest du Vietnam, ce sommet est le toit de l’Indochine du haut de ses 3 143 m.
Nous avons choisi de ne pas tenter l’ascension, car la météo hors-saison nous promettait une mauvaise visibilité. De plus, l’engouement autour de cette randonnée a entraîné des réglementations sur les guides. Désormais, quiconque veut gravir la montagne doit s’acquitter d’une taxe assez élevée…
Pas de regret en ce qui nous concerne, nous avons mis à profit le temps dégagé pour parcourir d’autres chemins et découvrir de magnifiques paysages dans des lieux plus reculés de la région.

La superbe baie de Lan Ha
Après cette cure d’air frais et de calme, nous sommes repassés expressément par Hanoi, avant de nous diriger vers une des plus belles expériences du voyage, la baie de Lan Ha.
Située à l’Est de l’ile de Cat Ba, cette baie est la sœur cachée de la célébrissime baie d’Ha Long, située plus au Nord. Comme cette dernière, notre baie est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle fait également partie des 7 nouvelles merveilles naturelles du monde, oui rien que ça. Je vous laisse apprécier en images.

Des centaines d’îlots escarpés composent la baie, et nous l’avons parcourue deux jours sur une petite jonque. S’endormir et se réveiller au milieu de ces paysages grandioses est une expérience très émouvante, qui nous restera longtemps.

Mais dis donc Jamy, comment donc se forme une telle merveille géologique ?
Eh bien, Fred, accroche-toi, parce que ça remonte à plus de 300 millions d’années ! À l’époque, toute la région était sous une mer chaude et peu profonde. Petit à petit, des milliards de coquillages et de coraux morts se sont accumulés, formant une immense couche de calcaire.
Avec les mouvements de la croûte terrestre, la mer s’est retirée, exposant cette roche calcaire à l’air libre. Et là, un autre phénomène entre en jeu : l’érosion karstique.
L’eau de pluie, légèrement acide, s’infiltre dans les fissures du calcaire et le dissout petit à petit. Avec le temps, ça forme des grottes, des trous, et parfois même des tunnels ! Et quand certaines parties s’effondrent… hop ! Ça laisse derrière ces gigantesques pitons rocheux qui semblent flotter sur l’eau.

Les couleurs de Hoi An
De retour les pieds sur terre, nous avons pris la direction de Hoi An. Cette ville se situe sur la côte centrale du Vietnam. Sa vieille ville et son architecture préservée en font un point de passage touristique dans la région. Par ailleurs, elle est, elle aussi, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO . La rivière Thu Bon, sur laquelle on peut naviguer en barque, la traverse de part en part.

Globalement, Hoi An offre des promenades très agréables en son sein. La journée, les rues colorées offrent un spectacle de chaque instant. Un pont de style japonais daté du 17e siècle représente la curiosité architecturale la plus célèbre de la ville.
Malheureusement, la météo ne nous a pas vraiment gâtés durant ces quelques jours, mais le Vietnam sous la pluie reste plutôt charmant !

Hoi An est également connue pour être le repère de talentueux tailleurs, spécialisés dans la création sur mesure, ou la reproduction de vêtements. Il est ainsi possible d’y cloner sa chemise préférée, ou de s’offrir un beau costume à bas prix.
Pendant notre séjour, nous avons légèrement sombré dans les affres du luxe, en passant quelques nuits dans un bel hôtel (ça va, après plusieurs mois à dormir sur des futons de 15cm, on se le pardonne).

La nuit, Hoi An s’illumine de lanternes colorées, qui ornent les devantures et les barques sur la rivière. L’ambiance de la ville change alors totalement et devient presque romantique pour une balade au bord de l’eau.


L’énergie d’Ho Chi Minh-Ville
Pour conclure ce voyage, nous avons posé nos valises à Saigon, rebaptisée Ho Chi Minh Ville, en 1976. Capitale économique du pays, c’est aussi sa métropole la plus peuplée, avec près de 10 millions d’habitants.
À première vue, la ville rappelle Hanoi, avec son centre historique et son niveau sonore impressionnant. Mais la comparaison s’arrête là. Contre toute attente, c’est ici que j’ai pris le plus de plaisir à me promener.


Au-delà des visites et activités, Ho Chi Minh-Ville invite à l’exploration. Impossible de rester en place : on tourne la tête à chaque instant, attiré par l’effervescence ambiante. Une ruelle, une odeur, un détail insolite… Tout pousse à s’aventurer plus loin, appareil photo en main, malgré la chaleur écrasante.


Car oui, il fait CHAUD. Avec presque 40 degrés ressentis, ça grille franchement. Heureusement, la ville comporte de nombreux petits cafés pour trouver un peu d’ombre et se rafraîchir. Fidèle à nos habitudes, nous avons privilégié les lieux locaux, ou les habitants se retrouvent dès le matin pour siroter leur café et leur thé. Les deux boissons sont, en effet, souvent servies simultanément au Vietnam : le premier pour s’énergiser, le deuxième pour se rafraîchir.

Explorer les ruelles, s’arrêter dans un café, et recommencer l’opération jusqu’à ce qu’overdose de caféine s’en suive se nomme d’ailleurs le cafe hoping. C’était clairement mon activité préférée dans ce pays, qui possède une culture du café très développée. Si le café ne vous intéresse pas, vous pouvez sauter le prochain passage, promis, je ne vous en voudrais pas !
Le Café au Vietnam : Un Pilier Culturel et Économique
Le Vietnam est le deuxième producteur mondial de café, avec une culture largement dominée par l’espèce robusta, qui représente environ 95 % des récoltes. On cultive ce café principalement sur les hauts plateaux du centre. Il est réputé pour son intensité et son amertume par rapport à son cousin l’arabica, consommé plus souvent en Europe
Au-delà de son importance économique – le café est l’un des principaux produits d’exportation du pays –, il occupe une place centrale dans la vie quotidienne vietnamienne. La consommation locale repose sur des préparations emblématiques, souvent adaptées aux goûts nationaux.
Parmi les recettes les plus populaires, on trouve le cà phê sữa đá, un café noir puissant adouci par du lait concentré sucré. Les vietnamiens le préparent grâce à un petit filtre en métal appelé Phin.
Le cà phê trứng, ou café à l’œuf, associe ce café filtré à une mousse onctueuse réalisée avec du jaune d’œuf battu, créant une texture proche d’une crème dessert.
Autre spécialité prisée, le cà phê dừa combine café, lait de coco et glace pilée pour une boisson à la fois riche et rafraîchissante.
Boire un café au Vietnam est plus qu’un simple geste de consommation : c’est un rituel social. Dans les grandes villes, il se savoure souvent assis sur des tabourets en plastique, au bord des trottoirs, où les cafés de rue sont des lieux d’échange et d’observation du quotidien. Cette tradition ancrée reflète une approche du temps marquée par la lenteur et la convivialité, contrastant avec l’effervescence urbaine qui l’entoure.

Conclusion
Ces 3 semaines au Vietnam sont passées à toute allure, mais elles m’ont permis de découvrir ce pays qui m’était totalement inconnu. Franchement, j’ai adoré. Initialement, le choc culturel en débarquant d’un Japon calme, propre, et bien dans les convenances, m’a vraiment surpris. Puis j’ai peu à peu repris mes marques et appris à apprécier la culture riche, l’attitude des vietnamiens, l’histoire, et la gastronomie délicieuse du Vietnam.
Sur le principe, j’y retournerai avec plaisir, peut-être à l’occasion d’un volontariat dans une zone rurale, pour découvrir encore plus en profondeur ces aspects ? Qui sait…
Ce qui est sur c’est que je reprends dès à présent mon périple nippon. Les prochaines semaines vont être bien chargées ! Entre visites de préfectures trop souvent oubliées, volontariats dans d’obscures fermes et auberges, expériences uniques… Je ne vous en dis pas plus, mais ça va être incroyable !
Pour les 8 prochains jours, je pose ma valise à Takamatsu, au Nord de Shikoku. J’ai hâte de vous en brosser le tableau.
D’ici là, portez vous bien, on se retrouve au Japon.
Gặp lại sau nhé
Antoine