Mes amis, nous y sommes !
Après une nuit à Budapest dans une auberge de jeunesse parfumée à la saucisse hongroise, j’embarque dans le premier long-courrier de mon aller-simple : Budapest – Shanghai.
Bonne nouvelle : la Chine dispense les voyageurs de Visa dans certaines villes (dont Shanghai) pour une durée de 144h. Cela me permet par conséquent de sortir de l’aéroport sans difficulté.
En comptant les 11h de vol et le décalage horaire, j’arrive à l’aéroport de Shanghai-Pudong vers 5h45 du matin. Mon prochain vol est aux alentours de 17h. C’est jouable !
Quick maths : pour ne pas louper mon prochain avion je dois repartir du centre de la ville aux alentours de 13h. Cela me laisse donc 7h à Shanghai.
En bonus, comme l’escale était prévue lors de l’achat de mon billet, je n’ai pas eu à me soucier de ma valise. Elle est partie toute seule dans l’avion pour Tokyo. À moi Shanghai en sac à dos !
Un mot sur Shanghai : De petit village de pêche à métropole mondiale
Commençons par la minute culture ! Shanghai est de nos jours l’une des villes les plus emblématiques de la Chine, mais il s’agissait à l’origine d’un petit village de pêcheurs. Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle, lors de l’ouverture de la Chine au commerce extérieur, que la ville commence à prendre son essor.
En effet, en 1842, après la première guerre de l’opium, Shanghai est désignée comme l’un des cinq ports chinois ouverts au commerce international. Cela marque le début de la modernisation rapide de la ville. La présence des concessions étrangères, notamment britanniques, américaines et françaises, donne un caractère cosmopolite à Shanghai. Elle devient un centre commercial international, attirant commerçants, aventuriers et entrepreneurs du monde entier.
C’est ainsi que durant les années 1920 et 1930, Shanghai est à son apogée. Surnommée le « New York de Chine », ou encore la « Paris de l’Orient », la ville incarne un carrefour culturel et commercial.
L’histoire de Shanghai prend un tournant en 1949 avec la prise de pouvoir du Parti communiste chinois. La ville est alors relativement délaissée, car le gouvernement se concentre sur Pékin.
Cependant, dans les années 1990, sous l’impulsion de réformes économiques, Shanghai retrouve son dynamisme. La ville subit alors une transformation radicale et fulgurante.


Aujourd’hui, Shanghai est l’une des plus grandes et des plus riches villes du monde. C’est un centre financier de premier plan, doté d’une infrastructure moderne impressionnante. Exemple parlant : la Tour de Shanghai (632 mètres) est le 3ème plus haut bâtiment de la planète.
Péripéties à l’aéroport
Après 11h d’avion ainsi que l’état physique & mental qui en découlent, je suis confronté à une première épreuve : l’aéroport de Shanghai. En effet, ce dernier est immense ! Lorsque j’ai débarqué j’ai du prendre au moins 5 très longs tapis roulants pour atteindre l’immigration.
A mon agréable surprise, les procédures ont été relativement rapides, et les officiers chinois parlaient un anglais correct, ce qui a grandement facilité les démarches. Au final je m’attendais à passer au moins une heure dans l’aéroport, mais en moins de 30 minutes c’était plié. A ce moment-là, il est 6h du matin.
Pour rejoindre le centre de Shanghai à 6h du matin en transports en commun, le métro est la meilleure solution. Première déconvenue : pour acheter les tickets les machines ne prennent que le liquide dans la monnaie chinoise (le RMB pour renmibi, littéralement « monnaie du peuple »). Avant de partir à la recherche de l’aventure, je suis donc tout d’abord parti en quête d’un distributeur.
Après quelques érances, le distributeur trouvé, je pars avec 100 RMB, soit environ 13€ pour la journée. En fait, ça suffira amplement.
Disclaimer : 7h c’est court ! j’ai donc choisi de me concentrer sur les incontournables de la ville. Autrement dit, si vous attendiez un carnet de voyage sur les pépites secrètes de Shanghai, c’est loupé : j’ai enfilé ma plus belle casquette de GROS TOURISTE.
Allez, vous allez voir que je me suis quand même un peu égaré en chemin.
Le Bund, premier incontournable de la ville
Après environ 1h de métro agréable, je rejoins le centre de Shanghai et sa promenade historique, le fameux Bund. Il s’agit en fait d’un grand boulevard d’1,5km, qui longe le fleuve Huangpu.
Ce qui fait le succès de cette promenade, c’est la vue qu’elle offre. Sur le fleuve et ses bateaux d’abord, mais aussi sur les bâtiments historiques. Côté ouest, on admire les bâtiments des concessions étrangères, mais surtout sur la skyline de Shanghai à l’Est.
Cette promenade est d’ailleurs fortement populaire à la tombée de la nuit, car les tours s’illuminent alors de néons multicolores.
Je n’ai malheureusement pas eu l’opportunité d’assister à ce spectacle, cependant à 7h du matin la promenade était quasiment déserte. Cela m’a permis d’en profiter calmement et d’observer les nombreux chinois qui pratiquaient leur jogging à ce moment là.

Le jardin Yu, la pure sérénité chinoise (ou pas)
Si vous cherchez les meilleures choses à faire à Shanghai, le jardin Yu ressortira forcément dans les premiers choix. Il s’agit d’un petit espace vert de 2 hectares, qu’on peut facilement atteindre en descendant le Bund vers le Sud.
Ce qui fait sa particularité, c’est qu’il comporte de très beaux bâtiments traditionnels qui accompagnent des paysages d’une grande élégance : pierres taillées, statues, végétation harmonieuse mais également quelques petits plans d’eau qui laissent une impression de sérénité indéniable.
Le jardin ouvre à 9h, et c’est précisément à cette heure que je suis arrivé après ma balade le long du fleuve. J’ai donc été très surpris de voir qu’il y avait déjà une longue file d’attente pour y entrer. Il s’agissait en fait des visiteurs venus en avance, et tout ce monde, moi y compris sommes rentrés d’un coup. Au passage, le prix d’entrée est de 40 RMB, soit environ 5€, ce qui m’a semblé relativement cher par rapport au cout de la vie à Shanghai.
Le jardin se parcourt assez vite, et de mon côté je suis parti involontairement à contre-sens de la visite. Au final c’était plutôt une bonne chose, car il n’y avait presque personne sur cette portion du parcours et j’ai pu pleinement en profiter. Malheureusement cette quiétude fut de courte durée, car une heure plus tard le jardin était tout bonnement plein à craquer, à tel point que cela en devenait compliqué de circuler.
Cela m’a particulièrement surpris car je ne m’attendais pas à tant de visiteurs, majoritairement chinois un vendredi. Après quelques recherches j’ai réalisé que cette semaine correspondait à une des 3 grandes périodes de vacances en Chine, appelée Semaine d’Or. Pas de bol !
Le jardin ayant largement perdu en sérénité, j’ai décidé qu’il était l’heure de continuer ma déambulation.
Food time ! Il était temps…
Pendant mon long vol vers Shanghai j’ai eu la chance de me voir servir deux repas. Ce n’était pas vraiment mauvais, mais la nourriture d’avion, on finit par s’en lasser. Heureusement, Shanghai comporte de nombreuses spécialité culinaires.
Parmi les plus connues on compte les xiaolongbao, le crabe poilu, mais aussi une grande variété de desserts. Il parait d’ailleurs que les habitants de Shanghai ont une plus grande appétence au sucrée qu’ailleurs en Chine…
Déroule pour en savoir plus sur qui est le crabe poilu
Le crabe chinois (ou crabe poilu de Shanghai) est reconnaissable à la longueur de ses pattes, mais surout à la « fourrure » qui recouvre ses pinces et qui lui donne son surnom.
Originaire d’Asie de l’Est, il a envahi plusieurs régions du monde, notamment l’Europe et l’Amérique du Nord, en perturbant les écosystèmes aquatiques et même en endommageant les infrastructures.
En Asie, notamment à Shanghai, ce crabe est une délicatesse. Consommé toute l’année pour sa chair, on le retrouve cuit à la vapeur ou parfumant les raviolis ou les plats de nouille. Les chinois en mangent traditionnellement plus pendant l’automne, en accord avec le calendrier lunaire. A cause de cela, l’espèce est surpêchée dans la région.

Soucieux de ne pas encourager une pratique de pêche irresponsable, je suis plutôt parti à la chasse aux xiaolongbao, des raviolis iconiques : leur farce est additionnée de bouillon en gelée.
Lors de la cuisson cette gelée se liquéfie, et le ravioli se retrouve empli de liquide. La façon traditionnelle de les déguster est alors de les placer dans une cuillère à soupe, puis de les percer à l’aide des baguettes avant de boire ce bouillon, pour enfin les manger.
Ce plat est servi dans la plupart des restaurants de la ville. Pour éviter les pièges à touristes liés à la notoriété du plat, je me suis volontairement égaré dans les petites ruelles plus loin du centre à la recherche d’un endroit plus authentique. J’ai finalement trouvé une série de 3 tout petits restaurants, et c’est la présence de nombreux locaux et l’absence de menu en anglais qui m’a convaincu d’y entrer.

Verdict : c’était vraiment délicieux. Le bouillon à l’intérieur était bien riche, beaucoup plus épais que ce à quoi je m’attendais. Quand à la viande, elle était savoureuse avec un léger parfum de citronnelle. J’espère pouvoir en remanger d’aussi bons dans le futur !

Balade finale avant le retour à l’aéroport
Après ce repas frugal, j’ai profité du temps qu’il me restait pour déambuler un peu au hasard dans les rues de Shanghai.
Une ville énergique
Moi qui n’aime pas vraiment le tumulte en général, j’ai finalement trouvé l’énergie qui se dégageait de cette ville assez stimulante !
La métropole était vraiment bouillonnante, et il fallait faire attention aux scooters et autres charrettes motorisées qui filaient à toute allure dans les rues. J’ai trouvé les habitants très souriants, démonstratifs voire exubérants parfois. En réalité j’ai trop peu d’expérience avec la Chine pour savoir si c’est lié à la mentalité des chinois ou propre aux Shanghaïens. Peut-être que les vacances nationales y étaient également pour quelque-chose…


Un dernier passage par Nanjin Road, l’avenue commerçante célèbre de la ville, et me voilà de nouveau dans le métro en direction de l’aéroport. Mais cette fois-ci, je descend un peu plus tôt pour faire un changement. En effet j’ai très envie de voire un train très rare, qu’on ne retrouve que dans quelques villes au monde : le Maglev.
Un train rare
Le Maglev, pour Magnetic Levitation, est comme son nom l’indique un train qui « lévite » sur la voie grâce aux forces magnétiques. Il n’est donc pas en contact avec les rails, et de fait cette technologie supprime la résistance due aux frottements. Ainsi, les train Maglev permettent de battre des records de vitesse, comme au Japon ou une version d’un train Maglev a atteint 603km/heure.
À Shanghai, le Maglev ne circule qu’à 300km/h, ce qui permet de faire le trajet 5 fois plus rapidement… Ça valait bien les 40 RMB (5€) du billet !

Voilà ! Après 7h à Shanghai me voici de retour à l’aéroport, et le décalage horaire commence à se faire sentir fortement. J’embarque pour un vol de 3h pour Tokyo. J’y resterai 2 jours le temps de faire quelques démarches et de reprendre mes esprits.
A vrai dire, au moment où j’écris ces ligne j’y suis déjà ! Cependant je peux déjà vous dire que je n’écrirai pas d’article sur ces 2 jours à Tokyo. Pour cause : je n’ai fait que dormir et soigner une angine due à la climatisation répétée dans les avions. Cela dit ce n’est que partie remise, j’y reviendrai forcément pendant le voyage.
Sans rancune, on se retrouve donc dans la préfecture d’Okinawa pour le prochaine article !

またね !
Antoine