Les trésors cachés des îles Kerama et de Naha

Bonjour à toutes et tous ! Le mois de novembre est passé à toute vitesse, j’ai du mal à réaliser que cela fait presque deux mois que j’ai commencé mon voyage… L’année touche bientôt à sa fin, et c’est d’autant plus étrange que les températures à Okinawa sont toujours aussi agréables. Je profite donc au maximum de mes balades en t-shirt et en tongs en plein mois de Novembre, car je sais que bientôt, il faudra renfiler la doudoune !
Avant cela, j’ai pu tirer le maximum de cette préfecture, en visitant deux nouvelles locations : les îles Kerama & la ville de Naha. Dans cet article, je vous propose de découvrir ces lieux qui malgré leur proximité géographique sont complètement différents.
Puisque je n’ai pas refait de volontariat ici, j’ai plutôt rédigé cet article comme un petit reportage touristique. Il comporte par conséquent un peu plus de photographies que d’habitude, et peut-être moins de contenu sur des sujets plus niches… Mais après tout, ça fait du bien de se rappeler que oui, parfois, il faut juste profiter de la vie !
Alors, installez-vous confortablement, préparez vos lunettes de soleil et laissez-vous venez découvrir les trésors cachés des îles Kerama et de Naha. Je vous garantis que la balade vaut le détour !

Les îles Kerama : plages de rêves, tortues et chat obèse

Les îles Kerama forment un petit archipel à l’ouest de l’île principale d’Okinawa. On y accède en ferry depuis Naha, en deux heures environ.

Ces îles sont célèbres pour leur météo agréable toute l’année, mais surtout pour les plages paradisiaques qui s’y trouvent. Le bleu turquoise de l’eau est unique, à tel point qu’il a donné son nom à une nuance appelée ‘Okinawan Blue’.

Ces îles sont très bien préservées, et font, de fait, parties du parc Naturel des îles Kerama. Cela garantit leur protection. Elles ne sont d’ailleurs pas toutes habitées. Les îles les plus importantes sont celles de Tokashiki, Aka, et Zamami sur laquelle j’ai passé quelques jours. 

Lors de ce séjour, j’ai réservé une chambre dans une maison d’hôte tenue par une Japonaise adorable. Son credo est de prendre soin de ses invités comme de ses enfants, et cela s’est vraiment vérifié tout le long de ma présence.

Takako-san s’est ainsi assuré que je ne manque de rien, en plus de mettre à disposition une chambre japonaise très confortable. Elle cuisine également des repas sur demande, et pour 2000 yens le diner, c’était un vrai festin.

On mange les repas à la japonaise, c’est à dire en tailleurs sur les tatamis, sous l’œil endormi du chat de la maison.
Malgré la localisation un peu plus éloignée du port d’arrivée sur l’île, de nombreux invités font le déplacement pour aller dormir chez elle. Une vraie adresse un peu secrète qui tient ses promesses.

Lors des journées, l’activité principale est sans aucun doute de profiter des plages de l’île. Ces dernières sont superbes, bordées de sable blanc et d’arbres tropicaux. Malgré un typhon-surprise venu dérégler le beau temps habituel du mois de Novembre, l’eau était quand même assez chaude pour se baigner facilement.

Ainsi, certaines plages comportent des fonds marins exceptionnels. J’ai pu observer des tortues de mer et de très beaux coraux de près, simplement avec du matériel basique de snorkeling. Un pur plaisir !

Même si toutes les bonnes choses ont une fin, le dernier soir avant le départ, j’ai eu la chance d’assister de nouveau à un festival local. Cette fois-ci en intérieur, sur une scène, se sont succédés les différents talents locaux. On retiendra particulièrement les prestations des crabes-poissons, et celle d’un rocker fou. Le clou de son spectacle consiste à faire s’envoler sa perruque à l’aide d’une bouteille de plongée. Oui oui…

Voilà voilà…

Bien entendu, le festival ne serait pas complet sans un feu d’artifice, tiré juste derrière la salle des fêtes. Un beau dernier souvenir avant de quitter ces îles de rêve !

Naha, la ‘capitale’ de la préfecture, point de chute des hédonistes en tout genre

Avant de quitter définitivement Okinawa, je me suis arrêté quelques jours à Naha. Il s’agit de la plus grosse ville de la préfecture. Elle se situe donc logiquement sur l’île principale. On y retrouve toutes les commodités liées à une ville d’envergure : rues commerçantes, musées, divertissements,…

Même si la ville ne profite pas des paysages idylliques des autres îles de la région, on peut quand même y faire des visites très sympas. On y mange aussi très bien, car le choix de restaurants y est beaucoup plus large. En plus des rues animées et commerçantes, on y trouve également des ruelles très calmes super agréables. 

Au détour d’une rue, je suis parfois tombé sur des pépites cachées, comme des petits marchés couverts aux ruelles étroites. Les locaux viennent y boire leur café le matin dans une ambiance très relaxante. Mais la magie opère réellement quand la journée cède la place à la nuit. Alors ces ruelles, qui semblaient tranquilles, se métamorphosent. Les devantures des boutiques s’ouvrent lentement et, comme par enchantement, une myriade de petits restaurants se dévoile. Chaque espace, souvent minuscule, devient un petit théâtre vivant où les plats arrivent à toute vitesse et où les rires fusent. On se retrouve presque à l’étroit sur des tabourets en bois, mais le tout dans une ambiance chaleureuse et festive.

J’ai aussi profité de ces quelques jours pour explorer les petits marchés de poissons, où la fraîcheur est au rendez-vous. Certains sont clairement pensés pour les touristes, avec des produits bien présentés, mais un peu trop « standardisés ». Pour une expérience plus authentique, je recommande de visiter ceux qui ouvrent tôt le matin et ferment l’après-midi. J’ai pu y trouver des étals magnifiques, remplis de poissons fraîchement pêchés, et une ambiance locale beaucoup plus calme et agréable. En s’y rendant tôt, on peut goûter des produits vraiment frais, tout en évitant la foule.

En-dehors de ses commerces, Naha dispose également de nombreux parcs, dont certains sont justes superbes et se visitent en flânant. Il s’agit par exemple des parcs Fukushūen et Shurijo Koen. J’ai pu alors profiter des points d’eau, des ponts en pierre et de petits bâtiments entretenus. Il y est parfois possible de boire un thé ou un verre à l’ombre des pins.

Le parc Fukushūen, inspiré par les jardins chinois, est particulièrement apprécié pour ses étangs paisibles et ses magnifiques pavillons.
Quant au Shurijo Koen, il abrite les ruines du château de Shuri, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Ces parcs offrent un véritable havre de paix au cœur de la ville et sont parfaits pour une pause détente après une journée de visite.

À propos du château de Shuri, ce dernier représente sans doute une des attractions principales de la ville. Il a cependant été détruit par un incendie en 2019, il est donc désormais en travaux jusqu’en 2026. Malgré cela, le chantier de reconstruction peut se visiter. La structure principale est ainsi incluse dans un bâtiment encore plus grand, dans lequel on peut entrer pour voir les ouvriers à l’œuvre.
J’ai beaucoup apprécié que la municipalité ait quand même pris la peine de peindre le château tel qu’il devrait être sur la façade. Trop aimable !

Malgré le chantier, il existe une zone en contrebas du château de laquelle on peut quand même profiter. Il s’agit de quelques rues en pierre qui montent vers le château. Elles sont très peu empruntées en cette saison, et s’y promener permet de voir de belles petits devantures et quelques petits monuments discrètement indiqués, comme ce shisa de pierre, qui garde ce petit autel.

Lorsque la chaleur d’Okinawa devient trop insupportable, les japonais ne rechignent pas à manger une bonne glace. Ma préférée est sans aucun doute la glace rasée, ou kakigori. Il s’agit d’un dessert rafraîchissant composé de glace finement pilée, presque neigeuse, que l’on recouvre de sirops, comme la fraise, le matcha, le melon ou encore le citron. Le kakigori peut aussi s’agrémenter de toppings gourmands : lait concentré, haricots rouges sucrés (anko), mochi, ou fruits frais, selon les envies.

On le retrouve traditionnellement dans des stands de rue lors des festivals d’été. Plus récemment, on peut également dans les cafés, avec des versions plus élaborées et parfois surprenantes.

Pour finir, Naha permet de profiter d’une vie nocturne plus riche que sur les petites îles isolées. En effet les nombreux bars, restaurants et commerces ferment plus tardivement. En s’éloignant quelque peu des rues touristiques, j’ai ainsi pu trouver une multitude de petits lieux très atypiques où les habitués viennent prendre un verre après le travail. Il ne faut pas hésiter à pousser la porte, car ils se montrent en général très accueillants envers les étrangers, malgré le sur-tourisme.

Quelques petits efforts dans la langue m’ont rapidement permis de lever les barrières. En effet, dans ce type d’établissement, les japonais peuvent relâcher un peu la pression du travail, et parler à cœur ouvert. C’est ce qu’on appelle le Honne.

Honne et Tatemae : les deux faces de la communication au Japon

Au Japon, il existe un équilibre fascinant entre le Honne (ce qu’on pense vraiment) et le Tatemae (ce qu’on montre aux autres). C’est un peu comme avoir deux facettes : l’une privée, l’autre publique.

Le Honne, c’est votre vrai vous : vos pensées, vos envies, ce que vous ressentez sincèrement. Mais le Tatemae, c’est ce que vous affichez pour garder l’harmonie dans vos relations, même si ça ne reflète pas ce que vous pensez au fond.
Par exemple, imaginez qu’on vous ressert un plat alors que vous n’avez plus faim. Vous pourriez accepter avec un sourire (Tatemae) pour ne pas froisser votre hôte, même si intérieurement, vous en avez assez (Honne).
Ce n’est pas de l’hypocrisie, mais plutôt une manière de maintenir la paix et de respecter les autres. Au Japon, ce jeu entre l’intérieur et l’extérieur est un vrai pilier culturel. Le comprendre aide à mieux apprécier la richesse des interactions dans ce pays.

Pour terminer la soirée en beauté, après une bonne bière Orion bien fraîche, rien de tel que de partir à la recherche d’un petit restaurant de ramens. Mais attention, il faut savoir ouvrir l’œil ! Les meilleurs spots sont souvent cachés dans des ruelles discrètes, loin des grandes artères touristiques. Ce sont les lanternes rouges marquées « ラーメン » (ramen) qui trahissent leur présence. Une fois la porte poussée, on découvre souvent un espace minuscule, où l’odeur du bouillon emplit immédiatement l’air. Les clients, penchés sur leur bol fumant, ne lèvent pas la tête, trop concentrés sur les nouilles et les tranches de porc. C’est dans ces lieux, on se sent tout de suite chez soi, peu importe où l’on vient.

Bye Bye Okinawa, en route vers Kyushu !

Okinawa a été une aventure incroyable, à la fois enrichissante et pleine de surprises. J’ai découvert un endroit où la chaleur humaine se mêle à la beauté naturelle, où les gens sont accueillants et toujours prêts à partager un moment de convivialité. J’espère retrouver cette même bonté, cette même ambiance, dans mes prochaines étapes de voyage.

D’ailleurs, ma route me mène maintenant vers la préfecture de Fukuoka, sur l’île de Kyushu. Je m’apprête à y faire du volontariat dans un restaurant. Ce sera un tout autre cadre, mais j’ai hâte de découvrir cette nouvelle expérience, d’explorer une nouvelle culture et, qui sait, de trouver encore d’autres petites pépites cachées sur mon chemin. Restez connectés pour la suite de l’aventure !

またね !
Antoine