Tambour taïko festival d'Ishigaki

Plongeons en tous genres à Ishigaki-Jima

Bonjour à toutes et tous ! Après quasiment 3 semaines sans nouvelles, voici un nouveau carnet de voyage. De fait, cet article inaugure mon premier retard dans le rythme de publication. Ça se fête !
Voici un petit résumé des récents événements pour se rafraîchir la mémoire :

Après mon volontariat à la ferme, j’ai donc repris le bateau en sens inverse depuis Iriomote-Jima. Me voici ainsi de retour sur l’île d’Ishigaki, pour environ 12 jours. Sauf que cette fois-ci, j’ai bien l’intention d’explorer l’île de fond en comble. Cela me permettra aussi de balayer la première impression qu’elle m’avait laissée.

Entre événements culturels et festifs, gastronomie locale et découverte des fonds marins, je vous emmène plonger avec moi dans les tréfonds d’Ishigaki-Jima !

Le 60e anniversaire du festival des citoyens !

Coup de bol, ou du destin, la fin de mon volontariat à la ferme d’Iriomote correspondait à la date à laquelle les habitants célébraient le 60e festival de l’île d’Ishigaki. J’étais donc ravi d’aller y jeter un œil !

Pour cette occasion, la ville a organisé de belles festivités sur deux jours. Le parc central de la ville a été aménagé à cet égard, une grande scène y a été installée.

Sur cette scène ont défilé différents groupes et artistes. L’occasion par exemple pour l’école de breakdance locale de démontrer leur talent.
On pouvait également assister à des numéros d’humoristes (que je n’ai pas bien compris, mais ça avait l’air très drôle…), ou encore des concerts de célébrités locales. Une belle opportunité pour le public de chanter en cœur sur des airs d’Okinawa.

À noter que tout le public était assis sur de petites nappes de pique-nique devant la scène pour assister à cet événement. Ainsi, tous les habitants pouvaient voir le spectacle sans se bloquer la vue, tout en festoyant joyeusement. Un bel exemple de vivre ensemble.

En parlant de festin, ce type de festival rassemble souvent de petits stands de nourriture qu’on appelle des yataï. Ces stands proposent généralement des plats typiques de ces événement. Yakisobas (nouilles sautées), okonomiyaki (omelette aux choux cuite sur un grill), ou encore brochettes en tous genres sont souvent de la partie, par exemple.
Après m’être bien rempli le ventre, j’ai pu rentrer à l’auberge pour me préparer pour les festivités du deuxième jour.

L’animation phare de ce dernier était un défilé des citoyens de l’île, rassemblés en corps de métiers ou en zones géographiques. L’occasion également de voir défiler les différentes écoles ou clubs locaux, comme le club d’art martial ou la fanfare des étudiants.

Lors de ce défilé, une pratique locale nommée Hata Gashira (la tête du drapeau) m’a marqué. Elle consiste à élever à la main un gigantesque pilier de bois orné d’une décoration propre à son quartier ou sa région.
Les citoyens portent ensuite le pilier à tour de rôle, encouragés par les cris des autres. Cela mets bien en avant le travail d’équipe, et la fierté des citoyens de porter haut leurs couleurs !

Pause gastronomique et musicale

Après de telles festivités, rien de tel qu’un bon restaurant pour se remettre de ses émotions. Pour espérer avoir une place dans un restaurant prisé au Japon, il est est chaudement recommandé de réserver.
Je me suis donc livré à l’exercice au téléphone pour la première fois, en japonais s’il vous plaît. Succès ! Je comprends des réponses de la dame au bout du fil que ma réservation est confirmée.

Me voici donc à 20h30 devant le restaurant Usagiya (littéralement, le restaurant des lapins).
Pour rentrer dans l’établissement, il faut passer devant l’œil vigilant des shīsā, les cryptides locaux.

Mais dis-donc Jamy, c’est quoi un Shīsā ?

Les shīsā sont des monstres du folklore d’Okinawa qui ressemblent à des lions. On les retrouve sous la forme de statues devant la plupart des maisons. Par ailleurs, ils sont toujours au nombre de deux, et il gardent la porte de la demeure en empêchant les mauvais esprits d’y pénétrer.
De plus, le shīsā mâle, toujours placé à droite, ouvre grand la bouche. Il permet ainsi au bonheur et aux bons esprits de passer. La femelle, à gauche, garde la bouche fermée pour qu’ils ne puissent pas s’échapper du foyer !
On retrouve souvent leur version miniature dans les boutiques de souvenir de la région. Il s’agit en effet d’un souvenir très populaire auprès des touristes.

Après les lions, revenons en à nos lapins ! Le restaurant Usagiya proposait une cuisine locale absolument délicieuse, mais son point fort est d’accueillir tous les soirs des artistes de sanshin, l’instrument phare d’Okinawa.

En savoir plus sur le sanshin. Déroule si tu veux pouvoir briller en société.

Le sanshin est l’instrument de musique le plus iconique de la région d’Okinawa. Il s’agit d’un instrument à trois cordes qui ressemble au shaminsen, plus répandu sur le continent.
À la différence de ce dernier, il est recouvert de peau de serpent et est légèrement plus court.
Les cordes en soie ou en nylon associé à un plectre en corne produisent un son plus doux, qui accompagne fréquemment les danses et les chansons traditionnelles locales.

Souvent considéré comme l’âme de la musique traditionnelle de l’archipel, apprendre à jouer du sanshin est perçu comme une manière de se connecter à l’héritage local.

Lors des événements festifs, le sanshin est omniprésent. Pendant les concerts, le public se livre à des danses ondulantes avec les mains appelées kachāshī. Ils accompagnent les morceaux en les ponctuant d’exclamations comme « Hiyasasa » ou « Hai-ya« .
Ces dernières servent à rythmer la musique, stimuler les danseurs ou musiciens, et à engager le public dans l’énergie collective.

Fort heureusement, mes papilles ont aussi eu droit à leur propre concert ! Au menu : tofu aux cacahuètes, les fameuses soki-soba, goutées à Iriomote, mais aussi le grand retour de l’algue appelée raisin de mer.
Les légumes d’Okinawa sont également à l’honneur, notamment la patate douce violette, mais aussi la courge Goya (Margose en français).
Cette dernière ressemble à un concombre sujet à une sévère crise d’acné. Elle se cuisine sautée à la poêle, et elle dégage un gout amer très agréable, et se marie très bien avec le tofu, les œufs et les nouilles.
Ce plat, mélangeant tous ces ingrédients, porte de le nom de Chanpurū (pour les fans d’animation, c’est d’ailleurs de là que vient le nom de l’Anime éponyme, Samuraï Champloo).

De plus, difficile d’évoquer la gastronomie sans parler des alcools locaux. Les habitants d’Okinawa sont très fiers du saké awamori, produit dans la région. Il se déguste glacé et allongé d’eau. On peut également y ajouter une eau aromatisée aux plantes aromatiques pour lui donner une nouvelle saveur.

Dans le même registre, boisson incontournable dans les îles de la préfecture : la bière Orion. Cette dernière est brassée au sein de la préfecture, et distribuée dans tous les points de ventes locaux. La marque contrôle ainsi 60% du marché de la bière d’Okinawa ! Accompagnée d’un marketing puissant, on voit se balancer les lampions bleu et blancs estampillés Orion sur beaucoup de devantures. Le T-shirt de la marque est également un souvenir très populaire à ramener chez soi.

Ainsi, avec le ventre plein et la soif étanchée, j’ai pu profiter de l’ambiance chaleureuse du concert de sanshin. Entre danses et chants, l’occasion était idéale pour faire des rencontres et se créer de beaux souvenirs.

Premières plongées et rencontres sous-marines

Vivre ces aventures festives et culinaires a vraiment changé ma perception initiale de l’île. Cependant, c’est bien dans la mer que se situe le véritable trésor d’Ishigaki-Jima.
J’ai décidé de profiter de ma présence au sein des îles d’Okinawa pour passer une première certification de plongée. Ce projet me trottait en tête depuis longtemps, j’étais donc ravi d’en avoir l’occasion.

Après un examen validé en ligne, la certification s’obtient sur 3 jours. Le premier jour se déroule en piscine pour se familiariser avec le matériel, les sensations et les premiers exercices.
Les deux jours d’après sont nettement plus stimulants puisqu’on y valide 4 plongées en milieu naturel.

Ces dernières contiennent bien sûr des exercices obligatoires qui permettent de faire face aux situations courantes ou urgentes sous l’eau. Elles contiennent heureusement également une bonne partie de plongée libre, où j’ai pu profiter avec grand plaisir des paysages sous-marin de l’île. Allez, petit florilège :

De manière très heureuse, la période de mes plongées correspondait à la période où il est possible d’observer les raies manta le long des côtes. J’ai donc eu la merveilleuse chance de pouvoir observer ces créatures magnifiques dans leur milieu naturel.

Les raies manta sont les plus grandes espèces de raies qu’on peut rencontrer sur terre. Celles que j’ai observées font partie de la famille des manta de récifs, plus petites que leurs voisines, les mantas océaniques.
Leur envergure est en moyenne de 3 mètres, et elles peuvent vivre environ 50 ans.

Malgré leur stature impressionnante, il s’agit de gentilles géantes. Elles se nourrissent exclusivement de zooplancton et de petits poissons. On peut ainsi facilement les observer dans les eaux chaudes et peu profondes, où elles nagent gracieusement la bouche ouverte.

Malheureusement, du fait de la surpêche, et des vertus pseudo-médicinales prêtées à leurs branchies, leur nombre a grandement diminué depuis les années 1980. Il s’agit aujourd’hui d’une espèce classée comme étant vulnérable.

Vers de nouvelles aventures insulaires

En fin de compte, ce séjour à Ishigaki m’aura vraiment réconcilié avec l’île. En creusant un peu plus profond que les premières couches touristiques qui recouvrent la ville principale, j’ai pu découvrir des traditions préservées, une cuisine typique généreuse et une nature superbe.
Le souvenir de mes premières plongées avec les raies manta m’accompagnera longtemps.

Pour la prochaine étape du voyage, je remonte d’un cran au Nord, mais je reste au sein de la préfecture d’Okinawa. Direction les îles Kerama, qui forment un archipel reconnu pour la beauté de ses paysages et de ses fonds marins.

J’ai pu bien profiter de ces semaines non travaillées, mais en conséquence cet article a pris beaucoup de retard, j’en suis navré ! Le prochain sera peut-être un peu plus ‘light’, et j’aimerais ainsi pouvoir reprendre un rythme plus soutenu dans leur publication.

Merci de suivre mes aventures ! A bientôt dans les îles Kerama !

またね

Antoine